Quand les mots manquent, mais que les effets sont là...

Les violences sexuelles sont des actes allant du harcèlement verbal à la pénétration forcée (anale, buccale ou vaginale), commis avec violences, contraintes, forces, menaces, intimidations, chantages ou surprise.

Elles ne relèvent pas de la sexualité, mais d'un abus de pouvoir, d'une intrusion violente dans l'intimité d'une personne.

Elles touchent majoritairement les femmes et les enfants, mais concernent aussi des hommes.

Une femme sur deux en France a déjà subi une violence sexuelle, souvent dans un cadre proche : environ 90 % des victimes connaissaient leur agresseur.

L'inceste reste la forme la plus fréquente dans l'enfance.

Et pourtant, la majorité des victimes ne parlent pas. Par peur, par honte, par silence imposé ou parce que leur mémoire elle-même a mis les faits à distance.

Parmi les conséquences possibles, l'amnésie traumatique reste mal connue. Il s'agit d'une impossibilité, parfois temporaire, à se souvenir de tout ou partie de ce qui s'est passé. Ce n'est ni un déni, ni un oubli volontaire : c'est un mécanisme de survie.

On estime qu'environ 40 % des victimes de violences sexuelles sont concernées.

Trop souvent, cette amnésie est niée, banalisée, ou réduite à un fantasme, y compris dans les espaces censés accueillir la parole.

Or, ne pas être cru peut être une deuxième blessure, parfois aussi violente que la première.

🔹 Chaque vécu est unique.

Il n'existe pas de bonne ou de mauvaise manière de réagir.

Se taire, se dissocier, oublier, se souvenir par fragments : tout cela est normal.

Et tout cela mérite d'être entendu.

Répercussions des violences sexuelles

Les violences sexuelles, y compris l'inceste, ont des répercussions multiples, touchant tant la santé physique que mentale, ainsi que la vie sociale et relationnelle.


Répercussions physiques :

Douleurs chroniques, troubles gynécologiques, infertilité

Dysfonctionnements sexuels (frigidité, anorgasmie, vaginisme) et troubles liés à la sphère génitale

Troubles du sommeil, de l'alimentation, et de la croissance

Fatigue chronique, maladies auto-immunes, troubles ORL

Vertiges, nausées, céphalées, hypertension artérielle



Répercussions sur l'apprentissage et le développement :

Difficultés d'apprentissage et de concentration, retard de développement chez les enfants victimes

Problèmes cognitifs et émotionnels affectant l'intégration scolaire ou professionnelle

Comportements décalés ou d'échec, parfois une hyper-intellectualisation ou hyperactivité

Répercussions psychologiques et émotionnelles :

Syndrome de stress post-traumatique, dissociation, hypervigilance

Anxiété, phobies, dépression, impulsivité

Troubles du comportement tels que la passivité, l'isolement, la scarification

Sentiments de honte, culpabilité, peur, dégoût, et désespoir




Répercussions sur les relations sociales, familiales et professionnelles :

Difficultés à établir ou maintenir des relations de confiance, que ce soit en famille, en couple ou au travail

Isolement social, rejet, ou incompréhension de la part de l'entourage

Problèmes dans la parentalité, pouvant aller de l'hypervigilance à un rejet inconscient des enfants

Fractures familiales, particulièrement lorsque le déni ou la complicité de l'agresseur intervient

Problèmes de concentration, de gestion du stress, et comportements « décalés » dans le cadre professionnel

Démotivation, absentéisme, ou difficultés à maintenir une stabilité professionnelle



Cette liste n'est en aucun cas exhaustive. Chaque histoire de violence sexuelle est unique, et les répercussions varient d'une personne à l'autre. Ce qui est partagé ici n'est qu'un aperçu des impacts possibles, mais la réalité vécue par chaque victime est singulière et mérite d'être entendue et prise en compte dans sa totalité.

Les violences sexuelles laissent des traces profondes, non seulement dans le psychisme, mais aussi dans le corps. Le traumatisme est inscrit dans la mémoire corporelle, affectant nos émotions ainsi que notre système immunitaire. Il engendre une rupture de la relation à soi, souvent marquée par une altération de l'identité. Le processus de guérison passe par la reconnaissance et l'acceptation de l'expérience traumatique, permettant ainsi la reconstruction de l'estime de soi et de la sécurité intérieure.